La fumée des autres et ses
dangers
La fumée des autres provoque chez le non-fumeur des dommages dont l’évaluation est difficile, mais on estime cependant que le risque de cancer du poumon est augmenté d’un tiers. En comparaison du risque couru par le fumeur lui-même, le danger est faible, mais cela signifie tout de même plusieurs centaines de vies perdues chaque année en France.
Une récente étude publiée dans le Cochrane Database of Systematic Reviews 2016 vient de mettre en avant les bénéfices de l’interdiction de fumer dans les lieux publics.
Cette analyse de la Cochrane Library, suggère que la mise en œuvre, dans de nombreux pays d’interdictions de fumer dans les lieux publics et lieux de travail, entraine bien la réduction escomptée des méfaits du tabagisme passif, et en particulier du risque associé de maladies cardiaques. Basée sur les recherches publiées à ce jour, cette analyse confirme les 2 effets attendus donc, une réduction du tabagisme chez les fumeurs et du tabagisme passif, chez les non-fumeurs.
L’équipe de chercheurs irlandais a inclus dans cette analyse, 77 études de 21 pays dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Espagne pour examiner les effets de l’interdiction de fumer dans les lieux publics sur les effets du tabagisme passif, et les risques associés, dont de maladie cardiaque.
♦ Sur 44 études d’observation portant sur ce risque cardiovasculaire associé, 33 apportent la preuve d’une réduction significative de l’incidence de la maladie cardiaque suite à la mise en œuvre de ces interdictions. Cette réduction du risque se traduit notamment par une forte réduction du nombre d’admissions de patients non-fumeurs, pour raisons cardiaques.
Un des aspects les plus inquiétants du « tabagisme passif » est son effet sur les nourrissons et les enfants. Le professeur Koji Kawakami et son équipe viennent de rajouter le risque d’avoir des caries comme effet néfaste du tabagisme passif.
Pour cela, le professeur Koji Kawakami et son équipe ont étudié les dents de 76900 enfants de Kobe. Il en résulte que 27,6% des enfants issus de familles fumeuses avaient des caries contre 14% pour les enfants grandissant dans une famille sans tabac.
Le professeur et son équipe expliquent ses résultats par la perturbation de la flore bactérienne qu’induit le tabagisme passif.
Il est important de rappeler que le tabagisme passif cause 600 000 décès par an selon l’Organisation Mondiale de la Santé. On estime à 28% les décès d’enfants dus au tabagisme passif. Cette étude est donc l’occasion de rappeler l’importance du sevrage tabagique, non seulement pour le fumeur mais aussi pour son entourage.
D’autre, fumer pensant la grossesse augmente les risques d’avortement, d’accouchement prématuré, d’infant mort-né, de décès du bébé dans la première semaine de la vie – un sur cinq environ si la mère fume moins de vingt cigarettes par jour et un tiers si elle fume davantage. Après la naissance, les effets persistent, car la nicotine est concentrée dans le lait maternel à un taux deux ou trois fois plus élevé que dans le sang.
Bibliographie
Guide familial des Médecines alternatives, Sélection du Reader’s Digest, Paris, 1993
http://www.lesouffle.org/blog/2015/11/07/le-tabagisme-passif-favoriserait-lapparition-de-caries/