Alors que la démarche scientifique a permis tant d’avancées, la médicine se trouve aujourd’hui devant un paradoxe singulier : face au côté souvent brutal et trop ouvertement chimique de certains traitements, le public se retourne, ver l’univers des médecines douces.
Celles-ci sont dans l’air du temps, mais les options sont si nombreuses. Comment choisir, et qu’est-on en droit d’attendre de telle thérapies ?
Hippocrate, dès le Ve siècle de notre ère, dans la Grèce des Périclès et de la splendeur d’Athènes, avait énoncé les deux grandes lois de la médecine : les semblables guérissent les semblables ; et les contraires guérissent les contraires. Pendant toute la moitié du premier XXe siècle, la médecine des contraires a régné sans partager, laissant les autres disciplines dans une semi-clandestinité où la méfiance le disputait à la dérision, voire à l’anathème.
C’est en fait la pression du public qui a permis à des médecines différentes, dites alternatives naturelles ou douces, de s’exprimer pleinement. Cette reconnaissance tardive tient sans doute à plusieurs raisons. Les unes sont liées au développement d’une « sensibilité écologique », en réaction à tous les excès de la modernité.
Les autres semblent dues aux insuffisances de l’allopathie : d’une part, de nombreuses maladies, malgré les fantastiques avancées accomplies, restent sans solution thérapeutique ; d’autre part, l’efficacité de certains traitements a pour conséquence des effets secondaires souvent dramatiques. Enfin et surtout, l’allopathie est inadaptée à la prise en charge des pathologies dites fonctionnelles, qui sont par excellence le domaine des médecines douces.
Les Français sont, de plus en plus, séduits par la médecine alternative
Les médecines alternatives attirent aujourd’hui de plus en plus d’adeptes. C’est ce que révèle la dernière étude en date sur ce sujet réalisée par l’Ifop qui montre que 39 % des Français ont recours aux médecines douces. 78 % des personnes interrogées jugent efficaces ces remèdes lorsqu’ils sont utilisés en prévention.
Une médecine participative et complémentaire
Ces médecines non conventionnelles tendent aujourd’hui à se professionnaliser. «Dans plus de 80 % des cas, la prescription de médecine naturelle vient aujourd’hui de médecins ayant pignon sur rue et presque plus de personnes situées en dehors du milieu médical» assure le cancérologue Simon Schraub au quotidien La Croix. L’attractivité des médecines naturelles est le témoin d’une évolution des mentalités. Passant «d’une tradition clinique paternaliste à une modernité thérapeutique participative», analyse Henri Bergeron, spécialiste de la santé au CNRS, dans un entretien à La Croix, «le patient […] est de plus en plus coproducteur de soins».
En tête, l’homéopathie
D toutes les médecines alternatives, l’homéopathie et l’acupuncture son t sûrement les
Plus familières au grand public.
On doit l’homéopathie à un médecin allemand S. Hanneman (1755 – 1843). Elle repose sur un principe fondamental, en latin : Sililia similibus curantur, qui peut se traduire par « les semblables pour soigner les semblables » et, plus simplement, se résumer par « la loi de similitude ». ce qui signifie qu’une substance médicamenteuse capable de déterminer des troubles dans un organisme en bonne santé peut guérir des troubles analogues chez un individu malade. L’application de la similitude exige une grande précision sans l’interrogatoire et l’examen clinique. C’est pourquoi une consultation homéopathique doit être suffisamment longue.
Cette similitude confère un caractère strictement individuel à tout acte d’homéopathie qui s’intéresse au mode réactionnel de chaque patient. Par exemple, dans le cas d’une » fièvre, en allopathie, on propose classiquement du paracétamol, quels que soient l’intensité d »e la fièvre et ses signes d’accompagnement. En homéopathie, selon qu’il s’agit d’une fièvre élevée s’accompagnant d’agitation, de soif intense et d’une peau sèche ou, au contraire, d’une fièvre moins forte avec abattement, absence de soif et de sueur, on choisira deux remèdes différents.
Première ex-æquo, l’acupuncture
Le succès et la longévité de l’acupuncture sont sans doute dus en partie à la solidité et à la cohérence du système de pensée d’où elle est issue : le taoïsme. Elle raisonne en termes d’énergie, et l’on ne peut que s(étonner devant la modernité du concept, vingt-cinq siècles avant Einstein.
Pour l’acupuncture, l’homme se trouve au centre du cosmos, avec lesquels il entretient des échanges énergétiques permanents. La prise des pouls chinois permet d’évaluer le niveau énergétique dans chacun des méridiens principaux (12 pouls : 6 à droite, 6 à gauche ; 3 en superficie, 3 en profondeurs, à chaque poignet). La stimulation des points d’acupuncture par l’implantation d’aiguilles permet d’harmoniser les niveaux énergénites.
Les médicines douces
Les médecines douces, une mode ou un retour à la prise de conscience sur ce qu’il a vraiment besoin notre corps pour se guérir ? Un retour à la nature, à ce que la terre peut nous donner ?
Bibliographie
Mieux vivre, mode d’emploi, Larousse, psychologies magazine, 2002