Hatha Yoga
Le Hatha Yoga ou la voie du juste effort
Ce yoga, le plus pratiqué en Occident, est aussi celui par lequel on accède plus aisément aux autres, si besoin est.
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Nous disons bien : si besoin est, car en lui-même il est suffisamment complet pour ne pas nécessiter le recours à des yogas différents puisqu’il le recoupe tous.
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Le hatha yoga nous donne la mesure à respecter, la progression à suivre, que beaucoup on négligée en supposant les premiers échelons acquis ou sans intérêt. C’est celui qui nous fixera le cadre dans lequel nous pourrons construire une vie nouvelle.
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Par une extension de sens qui n’en trahit pas l’esprit, on traduira Hatha Yoga par: « voie du juste effort », tant en raison de la signification exacte des termes, qu’en vertu des méthodes préconisées.
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HA → soleil ou force mâle positive, active ;
THA → lune ou force femelle négative ;
YOGA → union, conjonction.
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Ce dernier mot indique aussi la façon de maintenir ou de rétablir l’équilibre entre les deux forces Ha et Tha, l’activité et le repos.
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Ces deux syllabes, par leur signification, rappellent la Chine et son acupuncture avec les éléments Yang positif et Yin négatif, conditionnant la santé ou la maladie.
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Le Hatha Yoga s’articule sur le 4e degré traditionnel, la respiration.
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Le fonctionnement sans grincement de cette « charnière » qu’est la respiration dépend de notre attitude physique.
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Les poumons coincés par un dos rond, écrasés par une poitrine affaissée, ne peuvent remplir leur rôle de « soufflet » entretenant la flamme de la vitalité.
Il faut leur donner l’espace dont ils ont besoin en redressant, en assouplissant la colonne vertébrale, c’est le rôle des postures (3e degré).
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Celles-ci obéissent au jeu de la détente qui accompagne toute tension (5e degré) et compense cette dernière. Mais afin de poursuivre ces étapes, il nous faut posséder l’intention sérieuse de nous réformer et pour cela respecter certains préceptes (1er degré). Nous sommes aidés alors par l’observance de principes particuliers ressortissant du 2e degré.
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Voici donc, dans un ordre différent, les cinq échelons menant au yoga.
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Ces cinq degrés constituent ce qu’on appellerait les aspects extérieurs du travail sur nous-mêmes.
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Les trois derniers formant les aspects intérieurs, la plupart du temps négligés par beaucoup de pratiquants occidentaux du yoga ou, au contraire, survalorisés par d’autres parce que plus attrayants, plus prometteurs, sans être pour cela plus faciles.
Les mots : méditation, concentration, contemplation correspondent à dharana (6e degré), dhyana (7e degré), samadhi (8e degré) attitent ou repoussent suivant nos tendances.
En les expliquant on les rendra plus accessibles à ceux qu’ils rebuteraient.
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Samadhi, reste, même pour un yogi, du domaine des lointaines probabilités dans sa phase extatique ultime. Cependant, l’obtention d’un degré mineur d’intuition n’est pas impossible dès que nous avançons sur le chemin tracé.
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Dharana, sa phase préliminaire ne nous demande que de faire attention à ce que nous faisons.
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Dhyana,consiste d’abord à remplacer nos idées destructrices, de découragement, de doute, etc., par des suggestions d’espoir et de force.
Voilà ramené à une dimension pratique ce qui risquait de nous entraîner vers des lointains réservés à des exceptions.
Notre vie citadine ou champêtre avec des activités familiales ou sociales, est totalement incompatible avec la règle stricte suivie par un yogi retiré du monde.
Pourtant les problèmes qui nous aaaaaaa
déterminent à suivre, en partie, la voie tracée par les anciens Sages, sont les mêmes qui ceux qui préoccupent un ermite. Celui-ci, à moins d’une grâce spéciale, est contraint de compter avec son corps, son organisme, ses tendances, aussi doit-il se libérer de toute entrave physique ou psychique.
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Tel est bien aussi notre souhait.
Mais ce premier but atteint, le yogi poursuit sa route vers l’absolu, tandis que nous, ralentissant notre élan, nous nous contenterons de bénéficier d’un dynamisme accru, d’une vie fonctionnelle plus harmonieuse, d’une résistance plus grande à la maladie et aux soucis. Cependant nous garderons la possibilité d’aller plus loin.
La difficulté – il en est une bien sûr ! – naîtra de nous…
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Il nous faut faire un réel effort pour surmonter la naturelle apathie qui nous freine sous des prétextes apparemment valables, dont le « manque de temps » ne sera pas le moindre.
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Nous devons, évidemment, prélever dans notre journée un instant « précieux » réservé au sommeil.
Au prix de ce petit sacrifice, nous gagnerons non seulement de mieux nous porter mais, ce faisant, de mieux vivre.
Alors, la question est, comment pratiquer cette méthode sans avoir besoin d'aller en Inde, ni renoncer à nos activités habituellles?
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